Réflexion sur l’immigration, la tech, et les racines qu’on se choisit
Pendant longtemps, les enfants de l’immigration ont porté un double silence :
celui d’une origine souvent mal comprise, et celui d’un pays d’accueil qui n’a jamais su vraiment accueillir.
Alors on a appris à se faire petits.
À taire l’accent de nos parents. À cacher nos plats dans des boîtes neutres.
À être « bons élèves » sans jamais être « de chez vous ».
Mais quelque chose a changé.
Dans l’univers de la tech, dans les espaces numériques, dans ces métiers faits d’abstraction,
d’algorithmes et de logique pure — nous avons trouvé un endroit où l’origine ne parle pas plus fort que la compétence.
Un espace où le clavier a le même accent pour tout le monde.
Et là, beaucoup d’entre nous ont commencé à briller.
À construire, à innover, à coder, à réparer.
À devenir fiers — non pas forcément de notre drapeau d’origine, ni même de celui qu’on nous a imposé,
mais fiers de ce qu’on a fait nous-mêmes, avec nos propres mains, nos propres nuits blanches, notre propre douleur transformée en solution.
Il y a une nouvelle génération maintenant.
Une génération qui ne cache plus ses origines, mais ne les laisse pas non plus nous enfermer.
Une génération de « fiertés hybrides » : je suis arabe et je fais de l’IA.
Je suis afghan et je construis des mondes 3D.
Je suis fille d’exilés et j’écris du code mieux que certains n’écrivent leur propre nom.
Et ce qui est encore plus beau :
nous avons créé un langage commun.
Pas français. Pas arabe. Pas anglais.
Un langage fait de memes, de rires partagés, de tickets Jira à 3h du matin.
Un langage où personne ne demande d’où tu viens.
Seulement : est-ce que tu veux construire avec moi ?